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Dans ce nouvel épisode de Community Centric, on rencontre Nicolas Romero. Nicolas est un entrepreneur précurseur dans l'univers de la blockchain, et co-fondateur de Futures Factory, une communauté de designers et une marketplace de sneakers NFT.
Son interview est donc l’occasion pour les novices du Web3 d’appréhender toutes les subtilités et les différentes applications des NFT !
Après de premières expériences dans le recrutement, notamment auprès des étudiants de l’école 42, Nicolas se penche sur la blockchain et les jetons non fongibles. Il s’intéresse en particulier aux interactions que ces technologies permettent de créer entre les communautés et les marques.
Il commence par monter le Satoshi Studio : une marque de sneakers intégrant les NFT, dans le but de créer un modèle transparent et circulaire. Il veut aussi permettre à ses détenteurs d’accéder à des services autour de la réalité augmentée et du métavers, sans avoir à faire appel à la marque.
Au-delà de l'aspect technologique, c’est donc la facette communautaire qui a tout de suite attiré Nicolas. Très tôt, il est persuadé que les applications de la crypto vont dépasser la sphère financière, pour impacter la culture et nos habitudes de consommation.
Force est de constater que le temps lui a donné raison….
Créer des ponts entre les fans de mode et les NFT-enthusiasts au sein d’une communauté Web3
C’est cette intuition qui le pousse à créer Futures Factory. Une plateforme sur laquelle les designers indépendants comme les marques peuvent proposer leurs œuvres digitales. Et sur laquelle les utilisateurs peuvent les acheter et réclamer leur contrepartie physique.
Futures Factory applique également le modèle de pré-commande, de plus en plus populaire dans le monde de la mode. Nicolas veut améliorer l’expérience de collection et d’attente, en permettant à ses utilisateurs d’acheter une sneaker virtuelle via un NFT. Ainsi, l’acheteur peut financer la production de la paire physique tout en accédant à des expériences exclusives, en ligne et offline.
Si la marketplace, à ses débuts, ne convainc qu’une vingtaine de designers, elle attire aujourd’hui les grandes marques, notamment dans le luxe. C’est le cas de Jimmy Choo, qui souhaite aussi se frotter au modèle de précommande et offrir des expériences originales à sa communauté.
Pour Nicolas, l’enjeu communautaire vient d’abord du modèle même de marketplace, qui suppose d’attirer deux types de membres très différents (les designers et les fans). Mais elle vient aussi des centres d’intérêt de sa communauté, qui se passionnent pour la mode et les NFT. Selon les membres auxquels il s’adresse, Nicolas doit donc utiliser différentes plateformes. Instagram lui permet de toucher les fashionistas, Twitter les communautés crypto. Sa stratégie de contenu et son tone of voice sont eux aussi très différents selon l’audience.
Le choix de son canal principal est quant à lui un pari risqué. Après réflexion, Futures Factory atterit sur Discord : un réseau central pour les projets NFT, mais pas encore très investi par le monde de la mode.
Quelle place pour la communauté au sein des projets crypto
La communauté Web3 est au cœur des projets crypto, et donc centrale dans la croissance de Futures Factory.
Dans le Web3, les marques peuvent récompenser leurs premiers membres/utilisateurs via des NFT. Si le projet fonctionne, et que le token prend de la valeur, tout le monde est gagnant. Pour se démarquer des projets actuels, et ne pas créer une énième collection de singes déprimés, Futures Factory lance 111 sneakers. Elles sont présentées toutes les semaines, par un nouveau designer.
L’idée est donc de miser sur la qualité plutôt que le profit à court terme. Une stratégie de longue haleine, mais qui permet de rallier les marques plus établies. Pour cela, Nicolas compte également créer des partenariats avec des studios de jeux vidéo et des entreprises de réalité augmentée. Ces passerelles permettront d’offrir plus de valeurs, et de recréer une expérience proche de celle que connaissent déjà les collectionneurs de sneakers.
La valeur de la communauté Futures Factory, justement, c’est la passion du produit, la volonté de collectionner des créations uniques. Comme a pu le montrer la décision de Twitter de permettre à ses utilisateurs d’utiliser un NFT en photo de profil, les tokens non fongibles permettent d’acquérir un statut. Tout comme les sneakers…
A terme, l’attrait d’appartenir à une communauté sera renforcé par le rôle toujours plus important que celle-ci tiendra dans le projet. Sur le modèle des DAO (Decentralized Autonomous Organizations), elle sera en effet amenée à prendre des décisions. Et même à définir la roadmap de la communauté Web3.
Best practices pour animer sa communauté Web3 sur Discord
Se définissant volontiers comme un boomer de Discord, Nicolas s’est rapproché d’utilisateurs qui connaissent bien la plateforme avant de se lancer. Il s’est également entouré d’ambassadeurs, qui ont émergé naturellement au sein de sa communauté. Comme on l’a vu, cette dernière permet de les incentiver plus facilement, notamment en leur offrant des NFT.
Futures Factory s’est également rapprochée de micro-influenceurs sur Twitter. Nicolas conseille d'ailleurs de privilégier ces petits créateurs, qui fédèrent une audience de 10,000 à 15,000 abonnés. En effet, ces derniers investissent pleinement leur niche (crypto ou mode) et se révèlent plus pertinents et efficaces que les macro-influenceurs.
Ces ambassadeurs sont amenés à tenir plusieurs rôles au sein des communautés Web3. Ils forment essentiellement la première couche du projet, celle qui va le soutenir et lui permettre de gagner en visibilité. Ils participent également à créer du contenu et à en définir la roadmap.
Dans le cas de Futures Factory, les ambassadeurs sont aussi amenés à faciliter l’onboarding des nouveaux membres. Cette étape est cruciale puisque comme on l’a vu dans l’épisode avec Jeddi, les communautés Web3 ont plus un problème de rétention que d'acquisition. Nicolas nous livre donc ses deux meilleures astuces pour faire décoller sa communauté sur Discord !
Conseil #1 : la cross-promotion
Pour faire grandir sa communauté, et attirer de nouveaux membres qualifiés, Nicolas mise sur la cross-promotion. Il intervient par exemple sur d’autres serveurs Discord, comme celui de The Diggers.
Cette stratégie lui permet de pousser son contenu et sa marque auprès d’autres communautés, et d’attiser la curiosité de nouvelles audiences. C'est donc le moyen plus organique de gagner en notoriété, et de recruter de nouveaux membres.
Conseil #2 : les évènements
Les évènements font également partie intégrante de la stratégie d’animation et de rétention d’une communauté Web3. Dans le cas de Futures Factory, ils sont phygitaux, à la fois en ligne et hors ligne.
Le croisement entre la mode et les NFT permet d’imaginer des concepts innovants et qui gagnent en popularité. C’est le cas par exemple des pop-up stores dans le métavers, notamment en marge de gros évènements physiques ou digitaux comme la Fashion Week ou NFT New York. L’idée est de rassembler les designers, les marques et les passionnés dans des expériences immersives. Nicolas planche également sur des projets de Virtual Room, à mi-chemin entre le shopping en boutique et celui sur un écran.
Soulager la charge mentale des communautés Web3
Aux Community Builders qui souhaitent se lancer dans la création d’une communauté Web3, Nicolas conseille de se rapprocher de celles qui existent déjà. Ces échanges leur permettront d’en comprendre les rouages et de mieux définir leur projet.
Comme nous, il s’interroge également sur l’évolution des communautés au contact des NFT. De par leur nature fracturée et décentralisée, on voit émerger beaucoup de micro communautés. Un fourmillement qui peut compliquer la visibilité des nouveaux projets, mais qui peut aussi alourdir la charge mentale des membres, tiraillés entre une dizaine d’espaces Discord.
Selon Nicolas, la clé est peut-être la curation de contenu. Une approche qu’il adopte déjà et qui lui permet d’aider ses membres à se tenir à jour sur tous les sujets, sans passer leur journée sur Discord. Il s’appuie là encore sur ses ambassadeurs, qui prennent son relais pour répondre aux questions qui émergent dans la communauté.
Dernier conseil donné par Nicolas : pour ne pas disperser son attention, mieux vaut faire le ménage au sein de ses abonnements. Et se concentrer sur les communautés auprès desquelles on est réellement engagé. Une hygiène numérique qu’il applique également à la lettre. Son objectif ? Développer une communauté forte et active, plutôt que de se fier aux vanity metrics !
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