Au programme du podcast Community Centric cette semaine : les secrets du lancement de la communauté d’Obole, la startup qui réinvente la levée de dons, avec Thomas Tixier, Chief Marketing Officer.
Les temps forts ⏰
01:56 - 05:54 : La genèse de la communauté Obole
05:55 - 09:13 : La structuration de la communauté
09:14 - 13:43 : Du ‘proof of community’ à la croissance
La punchline de l’épisode 🥊
“ Au début, on n’avait pas forcément d'ambition ou d'objectifs stratégiques. Finalement, la communauté, c'est plutôt un besoin qui s’est fait ressentir, qui est venu du terrain.”
Covid et solidarité : la genèse de la communauté Obole
Le nom Obole vous est peut-être familier. Cette jeune startup est en effet à l’origine du terme « levée de dons » ! Autrement dit, les équipes d’Obole accompagnent des associations en recherche de financements.
Pour la communauté Obole, tout commence lors du premier confinement. Comme l’explique Thomas dans l’épisode, « on s'est retrouvés avec beaucoup de clients qui avaient peur de ne plus être capables de trouver des sources de financement et de devoir arrêter leurs activités. »
L’équipe Obole décide de mettre sur pause ses missions d'accompagnement et de conseil, bloquée par la situation sanitaire. Thomas raconte : « On n'avait plus grand chose à faire de nos journées, alors on s’est dit qu’on pouvait en profiter pour aider notre écosystème. »
C’est ainsi que la communauté naît : Thomas approche quelques clients dont lui et ses équipes sont proches, et leur propose de continuer<iframe src="https://anchor.fm/nomie-kempf/embed/episodes/4---Tester-son-Proof-of-Community--avec-Thomas-Tixier--CMO-dObole-e195ofe" height="102px" width="400px" frameborder="0" scrolling="no"></iframe> à les accompagner, en créant un groupe WhatsApp solidaire, pour partager les bons plans et se soutenir dans les galères.
À ses débuts, le groupe WhatsApp regroupe quatre ou cinq personnes, mais très vite, il grandit : une quinzaine de membres, puis plusieurs dizaines le rejoignent. C’est alors que Thomas décide de lancer un nouveau format pour fédérer cette communauté naissante : les ateliers du fundraising.
Derrière le concept, des visioconférences hebdomadaires durant lesquelles Obole interviewe des entrepreneurs et des fundraisers, qui partagent des bonnes pratiques concrètes pour résister à la crise. Et petit à petit, au fil des feedbacks, la communauté prend forme, naissant des besoins exprimés par ses membres.
Comme le résume Thomas : « Au début, on n’avait pas forcément d'ambition ou d'objectifs stratégiques. Finalement, la communauté, c'est plutôt un besoin qui s’est fait ressentir, qui est venu du terrain. »
Structurer la communauté
Et ainsi, très vite, le groupe WhatsApp prend de l’ampleur, et de nouveaux profils demandant constamment à y être ajoutés. « On a senti qu’il y avait un truc fort qui était en train de se produire », explique Thomas dans l’épisode du podcast. « Et c’est là qu’on a fait notre première erreur : celle de vouloir monétiser cet embryon de communauté. »
D’un coup, Obole annonce donc que ses fameux ateliers du fundraising deviennent payants. Et là, c’est le flop : le nombre de participants est divisé par 75% ! Autrement dit, « c’est un bide total », comme le résume Thomas.
Afin de structurer la croissance de la communauté, commence à envoyer des formulaires aux membres et à les appeler, a commencé. L’équipe Obole fait donc marche arrière, et recommence à réfléchir au meilleur format pour sa communauté.
Et cette quête commence par une ‘consultation’ de ses premiers membres. « On a simplement posé la question aux gens. On leur a demandé ‘Sur quelle plateforme vous voulez vous réunir ? Est-ce que Slack vous convient ?’ - On a une pluie de ‘oui’ et le jour du lancement, on était déjà plus de 80. Aujourd’hui, on a dépassé les 300 personnes. »
Désormais, pour Thomas, la priorité est l’éducation de la communauté, même s’il souligne ne pas être 100% à l’aise avec ce terme. « On rentre dans une phase plus complexe où on doit structurer cette communauté et lui apprendre à progresser, mais aussi faciliter l'échange entre les gens pour qu'ils partagent leurs savoirs entre pairs, pour éviter que ce soit nous qui portions tout le contenu comme nous l'avions fait au début. »
L’objectif derrière cette stratégie : permettre aux membres de s’apporter de plus en plus de valeur entre eux. Et le succès est au rendez-vous : la communauté a trouvé des fondements solides. Si bien que rapidement, Thomas et son équipe se dotent d’un nouvel objectif : la croissance.
Du ‘proof of community’ à la croissance
Quand on demande à Thomas comment il est passé d’un ‘proof of concept’ (ou plutôt ‘proof of community’) à une réelle traction pour sa communauté, sa réponse est simple : il a tout changé. « On a créé un processus d’onboarding. On a poussé les membres à faire du bouche à oreille, on a changé la cadence de ateliers, et leur format. Plus globalement, on ne se prend plus la tête, on fait notre contenu très simplement. »
Mais les enjeux sont nombreux, et l’ambition d’Obole ne s’arrête pas là pour sa communauté. Comme l’explique Thomas dans le podcast « On a plein d'idées et là, il faut que l'on rentre dans la phase de ce que l'on priorise, pour définir ce que l'on est capable de faire pro bono, et de réfléchir à ce que l’on va devoir monétiser. C’est une réflexion qui prend beaucoup de temps ! »
Au final, la particularité de la communauté Obole, et ce qui fait en partie l’engagement de ses membres, c’est son côté itératif ! La communauté s’est construite progressivement, par expérimentations successives, pour trouver un mode de fonctionnement qui plaise vraiment à ses membres. Mais attention : comme le souligne Thomas, cette approche ne marche pas pour tout le monde : « avant même d’avoir structuré la communauté, on avait une demande qui remontait du terrain et un ‘pain point’ identifié, qui était partagé par tous les membres. » Un atout fort, qui a créé un liant fort entre les membres de la communauté.
Le secret de la réussite pour Thomas ? « Il s'agit juste d'écouter ce que disent les membres. Chez Obole, on a la chance de travailler avec nos membres tous les jours. Donc finalement, on voit très bien où ils ont besoin d'aller, ce qu'ils attendent et ce qui leur manque. »
Au final, Thomas revient sur l’approche adoptée par Obole, qu’il considère comme une bonne pratique à garder : « On a mis les murs dans la mer, et ça fait une piscine C’est toujours plus intéressant d'avoir une audience de base qui a déjà un taux d'engagement fort, et de mettre en place les bonnes pratiques et la structure pour engager cette audience à un tel point qu'elle va finir par devenir un acteur du développement de produits de ta marque. »
Une excellente pratique, qui offre aujourd’hui à Obole pignon sur rue sur son marché ! Affaire à suivre… 😎
Les ressources de l’épisode